samedi 5 mai 2012

Bolivie : Potosi


Après Uyuni où je reste seulement une nuit, car cette ville n’a d’intérêt que son lac salée que j’ai visité via mes 3 jours d’expédition, je pars pour Potosi.

Le trajet entre 4000 et 4500m d’altitude dure 3 heures et est magnifique (j’emploie souvent ce mot ces derniers temps !). Mais couillon que je suis, je zappe de recharger mon appareil photo donc rien à se mettre sous la dent ! 

Potosi a la particularité d’être la ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde (4090m d’altitude), ce qui fait que tu évites de courir voire de marcher vite car tu sens rapidement que l’air te manque !



Je trouve la ville sympa, et de très beaux bâtiments jalonnent les rues. On ressent beaucoup de pauvreté malheureusement, et la ville vit en majeure partie de l’exploitation de la Mine. Et c’est la principale raison de ma venue dans cette ville. Car l’exploitation de cette Mine est reconnue comme patrimoine mondiale via l’UNESCO puisqu’elle fut durant le 16ème siècle, le plus grand complexe industriel au Monde.





Cette visite de la Mine m’a marquée. J’entendais des personnes dire à la fin de la visite qu’ils « avaient adoré », personnellement j’ai détesté ! J’ai détesté voir ces personnes se tuer à la tâche dans des tunnels où tu dois ramper par moment pour accéder à des niveaux différents, j’ai détesté ressentir cette chaleur suffocante au niveau 4 où la température approche les 50°, j’ai détesté voir ces travailleurs tirer eux-mêmes les wagons sur les rails avec un poids de plus de 300 kilos à tracter, j’ai détesté apprendre que cet homme qui semble avoir 30 ans n’a en réalité que 21 ans et travaille ici depuis 8 ans avec son père pour aider financièrement sa famille et ces 7 petits frères et sœurs, j’ai détesté apprendre que l’espérance de vie moyenne est de 43 ans, etc… Enfin j’ai détesté me rappeler en sortant de cette mine qu’on n’était pas au 17ème siècle mais bien en 2012…




Je suis sorti triste de cette Mine, triste du sort de ces mineurs qui n’ont pas d’autres choix que de travailler ici afin d’avoir un salaire, j’ai passé trois heures là-dedans et je sors physiquement crevé alors que j’ai juste marché et rampé. Je suis également sorti content de cette Mine, content d’être né à Nevers en France et non pas à Potosi en Bolivie. Je ne vais pas dire qu’il y a un avant et un après « Visite de la Mine de Potosi », mais par moment je pense qu’on oublie un peu la chance que l’on a en France… Surtout en cette période où (presque) tout le monde se plaint de nos élections et de notre futur en France… Rassurez-vous, il sera quoi qu’il arrive plus beau que celui du mineur de Potosi !

Si vous passez en Bolivie, visitez la Mine de Potosi, c’est incontournable !

Je vais finir avec cette belle phrase trouvée sur un mur de Potosi : 


"Un peuple d'Homme éduqué sera toujours un peuple d'Homme libre, l'éducation est l'unique moyen de s'échapper de l'esclavage." de la Rue de Potosi ou plus précisément de José Marti.

2 commentaires:

  1. et oui, là où l'occident passe l'humain trépasse... pour notre propre confort. Malheureusement la bolivie est un exemple parmi tant d'autre de pays pauvre, victime des pillages des pays riches, avec toute la misère sociale qui l'accompagne.
    J'ajouterai à la devise que l'éducation est l'unique moyen de s'échapper de l'esclavage, mais avec la tête maintenue sous l'eau, c'est quand même plus difficile.

    bis mon viv

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  2. Très bel article. Merci de nous faire partager les bons et mauvais moments. Cela nous aide à relativiser nos vies.
    Bises

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