jeudi 10 mai 2012

Bolivie : Death Road

Ah la Death Road, j'avais coché cette activité depuis la Nouvelle-Calédonie et un routard qui m'avait raconté sa journée sur cette route. Fan de vélo, je m'y voyais déjà ! Pour résumé, tu pars à 4700m d'altitude pour finir 63 kilomètres plus bas à 1200m, soit 3400m de dénivelé négatif.



Mais avant de vous narrer cette journée, je vais vous raconter celle de cette route connue du monde entier comme étant la route la plus meurtrière. Elle a hérité de ce titre en 1995 car sur les 63 kilomètres de route (enfin de chemins et cailloux...) il y avait entre 200 et 300 morts par an. Si je parle à l'imparfait c'est que depuis les années 2000, un nouveau tronçon de route entièrement goudronné et à double voie a été construit de l'autre côté de la vallée. Ce qui fait qu'aujourd'hui cette route est quasiment délaissée des véhicules... aux profits des VTTistes ! Sur les deux dernières années, c'est d'ailleurs 15 cyclistes qui ont trouvés la mort en foirant un virage se précipitant à certains endroits 1000 mètres plus bas dans le ravin...

Concernant cette sortie, j'attends d'être rétabli de ma Turista pour y aller, le mardi me sentant beaucoup mieux (le Burger King ingurgité en attestant), je décide d'aller booker pour le lendemain. Mais la nuit du mardi au mercredi me fera dire que la Turista reprend toujours ces droits, je ne dors pas de la nuit et passe le plus clair de mon temps aux toilettes entre les vomissements et ... (Bref vous devez comprendre). A 6h30 du matin le gars de l'agence passe à mon hôtel pour me récupérer, je lui indique que je suis pas en état et que je souhaite le reporter au vendredi, il appelle son boss pour savoir si c'est ok et la réponse est que si je ne viens pas, je perds la somme investie soit 50€... Ne voulant pas perdre cette somme, je décide de tenter le coup et au pire si ça ne va pas, je passe ma journée dans la voiture-balaie.



On dit souvent de cette route qu'il vaut mieux ne se pas faire dessus si tu veux arriver en bas... Pour moi cela compte double entre la descente et ma Turista... !

Je prends le Van direction La Cumbre et à 4700m d'altitude. Après un petit-déjeuner qui me fait le plus grand bien, n'ayant plus rien dans le bide, les deux guides nous expliquent les rudiments du VTT. J'enfourche enfin mon VTT Kona Full-Suspended de très bonne facture et c'est parti ! Et grande surprise, une fois sur le vélo, et avec l'air frais de la descente je me sens mieux, voir même je ne sens plus rien. La première partie sur goudron s'avale très vite puisque nous devons descendre entre 65 et 75 km/h sur cette partie sans technique et difficulté. Un canadien arrivera cependant à se boiter...



Après 20 kilomètres, on rentre véritablement sur ce qu'on appelle la Route de la Mort, il reste 43 kilomètres et je vais me régaler ! Avec un français et un texan nous ferons la course en tête derrière notre guide.

Je vais pas vous raconter chaque virage, mais personnellement, j'étais tellement concentré sur le chemin, les virages, que je ne faisais pas du tout attention au vide. Je pense même que je descendais aussi vite que sur une route normale en prenant la même dose de sécurité. 





A mi-parcours, je rencontre cependant un sérieux ennui... Et non ce n'est pas une chute ni même un problème mécanique, c'est juste la Turista qui reprend ces droits. J'ai juste le temps de m'arrêter et de me cacher derrière ce qu'on peut appeler un bout d'arbre. Et c'est là où j'ai étais content d'être prévoyant en prenant avec moi le rouleau de papier hygiénique ! Cette histoire fera beaucoup rire mon collègue français et texan ne comprenant pas de voir mon vélo arrêté sur le bas-côté et ne me voyant pas aux alentours !

La fin de la descente se finira sans problèmes majeurs et comme convenu dans le prix de l'expédition, tout le petit groupe se retrouvera a Coroico dans la piscine dans un hôtel pour décompresser !



Voilà pour le reste, je recommande vraiment cette sortie VTT en Bolivie, cela n'est pas très difficile, d'ailleurs des personnes sans réelles expériences de vélo ont fini facilement car cela permet de voir des paysages superbes et d'être immergés dans ces montagnes boliviennes durant une journée. D'ailleurs le chemin du retour en van est fabuleux... Et pour aller plus loin, c'est un excellent remède contre la Turista, car le soir je ressentais beaucoup moins de douleurs...





Je peux donc déclarer "I'm a Death Road Survivor". Et même pour aller plus loin et sombrer dans la vulgarité : "Je chie sur la Death Road !"

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