mardi 21 février 2012

Nouvelle-Calédonie : Tour de l'Île

Mardi 14 Février :

Récupération du bolide de course : La Suzuki Alto Race (J'avoue... C'est moi qui rajoute cette particule car avec 60 chevaux... Bref no comment... Il y a un budget à respecter !).
J'enfourche donc mon bolide : Direction le Sud et Yaté qui se trouve sur la côte Est. La route est belle et quasi-déserte puisqu'il y a qu'un seul village dans le coin, Yaté donc). Je ne suis pas déçu puisque je verrais de superbes vues sur le Lac de Yaté d'un côté et sur la Baie de Yaté de l'autre. J'arrive à Yaté mais la ville enfin le village voir même le hameau ne propose rien à voir. Je fais demi-tour et décide d'aller aux Chutes de la Madeleine, que j'avais vu du haut d'une montagne lors de mon GR NC1 et également pour faire le sentier botanique de cette réserve.
Cette journée me rend joyeux grâce à un bonheur simple : Les Calédoniens a pied ou en voiture se salue toujours d'un signe de la main. J'aime ce côté chaleureux a l'opposé de notre mentalité de métropolitain (P'tain même pas 1 mois que je suis parti, et je commence à nous cracher dessus !) ou si nous disons bonjour a un inconnu dans la rue on se ferait dévisager comme un être "anormal".
Le soir, je rejoins Aurélie dans le Parc de la Rivière Bleue où elle réside. C'est reposant, pas un bruit et également pas une âme qui vive !
Ps : Joyeuse Saint-Valentin, bande de nazes ! Ps bis : Maman je te kiffe :)



Mercredi 15 Février :

Je reste une journée de plus au Parc afin de faire du VTT et découvrir la partie Sud que j'ai pas fait durant le GR NC1. Location de VTT fermée, je passe au plan B : du Trail biensûr. Et après une sortie de 25 bornes je décide de rentrer car les jambes ont plus l'habitude et c'est très difficile. La Diagonale des Fous 2012 va être compliqué car je vous ai peut-être pas dit : Mais j'y retourne comme un conard en Octobre à La Réunion... (Fin de l'aparté)
A 15h je rejoins Aurélie qui sort du travail (vous vous dîtes qu'elle sort tôt du travail mais ici les journées commencent à 7h, l'équivalent de notre 9-17h en France quoi). On va se promener dans les sables mouvants du Parc puis retour à la case.

Jeudi 16 Février :

Départ à 9h du Parc. Objectif : Remontée la côte Ouest et s'arrêter selon les envies. Un stop à fort Téremba, site historique en pleine réhabilitation qui a connu l'insurrection de 1878. C'est un camp qui s'est formé grâce à la déportation de nos bagnards français (criminels, voleurs, ...) afin que ceux-ci participent aux travaux forcés en Nouvelle-Calédonie pour permettre le développement de l'île (Route, bâtiments, ports, ...). Les plus valeureux au travail pouvaient gagner leur liberté et un lopin de terre afin de pouvoir s'installer. D'autres resteront bagnards à vie et mourront sur l'île.
Puis direction Bourail et son Bonhomme qui est une pierre en front de mer taillée par le temps en... bonhomme pardi !
Et enfin repos à Poé au camping avec ma tente poser à 3 mètres de la plage.



Vendredi 17 Février :

Réveil à Poé.
Petit-déjeuner pris sur la plage, grand soleil... Une belle journée m'attend. Objectif : Remontée encore et toujours la côte Ouest jusqu'à Koumac. La route est longue : 230 kilomètres sur cette petite Nationale où la route est bien souvent défoncée. Les paysages sont jolies mais comme dans tout, la monotonie prend le dessus... Je veux voir autre chose, difficile que je suis !
Koné, Voh (Célèbre pour son Coeur de Voh qui illuste la couverture d'un livre de Yann Arthus-Bertrand mais qui est uniquement visible depuis le ciel... Et ma Suzuki Alto Race n'a pas l'option ULM, je regrettre de pas l'avoir pris c'était un supplément à 5€/jour...) et enfin Koumac sont des villes/villages sans réel attrait.
Repos donc au Camping du Lagon.



Samedi 18 Février :

Levée à 5h par le chien de la propriétaire du camping... Salaud ! C'est sûr  je n'aurais pas de chien et je tiens une excuse de plus ! Et concernant les chats c'est pas mieux avec ceux miaulant il y a 2 nuits... Reste plus que les Hyènes et les Loups-Porcs dans la liste d'animaux potentiels de compagnie.
Bref je m'égare !
Ce matin  j'ai réservé ma visite guidée de la Mine Tiébaghi et de son village.
Lancé en 1902 cette mine riche en Chrome et en Nickel a connu de multiples rebondissements dans son histoire entre ces âges d'or (1910, 1960, 1990 et depuis 2008 et la découverte d'un nouveau gisement) et ces faillites ou manque d'investissement (1929, 1940, 1964, 1993).
En 1960, cette mine exploitait 1500 personnes et un village entier avait été créé avec un hôpital, boulangerie, commerces, école, terrain de sport, ...) afin d'héberger les mineurs puisque Koumac se trouvait à 25 kilomètres dans la vallée. Ce village était séparé par ethnies : Kanak, Italien, Européen, Tonkinois, Asiatique, ... qui avait chacun son quartier.
Mais en 1964, la fermeture du site entraina l'abandon du village. C'est donc aujourd'hui un village fantôme sous mes yeux... Mais qui reprend vie depuis 1994 grâce à une association qui depuis bientôt 20 ans retape un à un les batiments avec l'aide de la Province Nord, les travaux dureront encore quelques décennies mais le résultat est déjà énorme.
Philippe le guide connait très bien ce village puisqu'il y est née et a fait toute sa vie là-bas. Il habite maintenant Koumac et est aujourd'hui le gardien du site et passe ces journées à entretenir le village afin qu'il ne retombe pas en friche.
La visite de 4h fut vraiment géniale et elle vaut franchement le coup ! C'est top !

Après ce passage d'histoire, visite de Poum et de Boat-Pass qui représente la Pointe Nord, tous les guides lus louent la qualité des paysages. J'y vais donc avec beaucoup d'espoir et je reviens avec beaucoup de déception... C'est fade... Je commence à me dire que soit je suis trop difficile soit les guides sont jamais venus ici... C'est décidé on ne m'aura plus, j'arrête de lire le Routard, le Lonely Planet, le Petit Futé !

Pour résumé le match opposant les différentes parties de l'île. C'est le Sud qui l'emporte pour le moment : Sud 1 - 0 Ouest/Nord



Dimanche 19 Février :

Objectif : Traversée l'île d'Ouest en Est et redescendre vers le Nord.
Beaucoup de voitures en ce jour. Mais vu que l'Est est joli cela se fait bien. Pour résumé cette côte, c'est vert, c'est très vert car il pleut régulièrement donc c'est une végétation luxoriante qui s'offre à moi !
Au contraire de la côte Ouest où il ya que des villages distant de 100 kilomètres et entre rien du tout, la côte Est est composé aussi de villages mais entre il y a pas mal de vie car beaucoup de tribus sont éparpillés le long de la route donc on se sent moins seul.
Je marque un vrai stop à Hienghène, cette ville est magnifique, elle est située dans une baie et lorsque l'on regarder vers le large on aperçoit la célèbre poule de Hienghène et le Sphinx et au loin on voit les falaises Lindéralique. Je décide de passer l'après-midi ici et de camper dans le coin.



Lundi 20 Février :

Je me rends à l'Office de Tourisme de Hienghène pour savoir si il est possible de réserver une journée en tribu qui sont très accueillante dans cette ville et qui ont développé cette forme de tourisme. Manque de chance, tout est plein et il y a 3 jours d'attente. Dommage...
Je reste la matinée pour profiter des paysages qu'offre Hienghène et décolle en début d'après-midi. Et à partir de là, tout part en vrille, et la succession d'évènements vont me faire passer 18h magique !
Dès le début de ma redescente vers le Nord-Est, la pluie s'abat sur la côte (cela aura une importance capitale dans quelques lignes...). Je passe rapidement la ville de Poindimié qui est jolie et qui a un réel intérêt si on plonge. Vers 18h j'arrive sur la mine Poro et je ne regretterais pas de passer à cette heure-ci, au sommet du col le soleil commence à se coucher, la pluie s'est arrêté et les rayons transpercent les nuages. Sur ce petit col je vois un spectacle impressionnant de la nature entre la pluie s'évapore de la vallée et qui forme des nuages, les nuages au-dessus de moi toujours présent et à l'horizon le coucher du soleil avec pour couleur  du violet, du vert, de l'orange, du jaune... Bref le plus beau paysage de ma jeune vie !
Je reste là, jusqu'à le soleil disparaisse totalement et je décide d'engager la descente. Il est bientôt 19h20 et le camping dans lequel je dois m'arrêter est encore à 30 bornes, je dois donc me dépêcher. Mais, arrivé en bas de la descente, le pont qui doit me permettre de traverser est tout simplement sous les eaux, impossible de traverser. Sur l'autre rivage, 3 véhicules attendent déjà, je me dis donc que l'eau doit vite descendre pour qu'ils attendent. Rapidement un autre véhicule arrive de mon côté et je passerais mon temps à parler avec les 2 kanaks du véhicule en attendant.
Une attente qui dura plus de 3h... A 23h l'eau est bien descendu et les kanaks avec qui je suis, décident de traversée. Mais ils ont un véhicule plus haut que ma Suzuki Alto Race, donc je décide d'attendre 30 minutes de plus pour assurer la traversée.
Il est 23h45 et mon camping ne m'attend plus, et en Nouvelle-Calédonie, on ne pose pas sa tente partout car chaque terre appartient à une tribu, et si tu te fais prendre à faire du camping sauvage, tu passes un sale quart d'heure. Je décide donc de continuer à descendre vers Canala, et je me dis que je dormirais dans la voiture.
Arrivé à Canala , il est 1h30. Je tente donc de me poser dans la voiture pour dormir mais mon mètre 97 ne me permet pas d'être à l'aise et surtout il fait chaud... Impossible de dormir, je reprends le volant pour descendre sur Thio. Et là mesdames et messieurs, ce fut festival !
La route entre Canala et Thio est particulière car sur 14 kilomètres il y a une "Route à horaires". Pour résumé sur les heures paires ce sont les véhicules qui montent vers Canala qui circulent, sur les heures impaires, les véhicules qui descendent sur Thio qui roulent. Et entre 19h et 5h c'est libre-circulation. Et la route, c'est pas une route ! C'est un chemin de terre.
Et là grosse grosse grosse attaque sur ces chemins, je me fais ma spéciale. Je m'éclate comme un fou et je dois dire que j'ai mis quelques coups dans la gueule de ma Suzuki Alto Race. 14 kilomètres d'attaque, je suis un danger si quelqu'un arrive en face mais bon à 3h du matin, j'ai des doutes sur le fait que d'autres couillons circulent !
J'arrive à Thio vers 4h et là je m'aperçois que ma vigueur m'a joué des tours : pneu arrière droit crevé ! Je vais donc procéder au changement et mettre ma galette, mais il va falloir que je dise à mon agence de location que cela serait cool si il pouvait mettre un crique dans la voiture... Je suis donc là à 4h du matin, sans avoir dormi, un pneu crevé et je rêve que d'une chose : Dormir !
Et là, sans explication, je décide de rejoindre Nouméa distant de 120 kilomètres avec mon pneu crevé (je m'en fous c'est pas ma voiture !), 2h plus tard j'arrive à bon port et je m'accorde une pause sieste sur la plage avant d'aller faire réparer mon pneu à 7h30 pour la modique somme de 10€.



Fin de l'histoire !

2 commentaires:

  1. Tu vis dangeureusement Vivienne. Prends soin de nous revenir vivant. Super article en tous cas : palpitant et lyrique, t'es quand même une sacrée Vivienne.

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  2. Je bossais dans le Nord à Koné, dans le nickel, tu comprends pourquoi j'ai pas kiffé!
    Par contre je suis content de re-voir en photos certains endroits ou je suis allé!
    Belle aventure, continues à t'éclater (dans le sud) ;)

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